Mode gabonaise Adouma





Tout le monde est venu du sud (38), d’un pays appelé Ngouadi, sur une grande montagne. Toutes les races étaient là; il y a eu une guerre, elles se sont dispersées. Les Badouma ont suivi la Sébé. Ils ont fait des canots d’écorce et sont descendus par la rivière jusqu’aux rapides de Doumé. Certains sont restés là, d’autres sont allés à Ikondo. S’étant multipliés, ils se sont avancés le long de l’Ogoué et ont établi un village à Mandji, puis à Boundji. Il y aurait des dessins dans des grottes (39). Mais à l’arrivée des Badouma, il n’existait dans le pays que des Pygmées (Babongo), qui avaient suivi les chemins des élé- phants. Les Babongo sont les frères des Blancs, mais ils ont fait alliance avec les Badouma ; chaque clan Badouma a ses Babongo.
Le roi Domba, du clan Akambo, faisait des miracles, empêchant la pluie. Il habitait d’abord à Doumé. Brazza l’a rencontré à Boundji. Les Badouma ont fait le trafic du fleuve, d’abord par canots d’écorce, puis par pirogues d’okoumé. Ils s’entendaient avec les Okandé. Les voleurs et les adultères provenant des pays Douma et Wandji étaient réduits en esclavage et entreposés à l’île Fétiche, en face de Mandji. On les vendait aux Okandé, qui allaient à Lambaréné les vendre aux Galoa. Il arrivait qu’on attirât des gens dans l’île sous prétexte de pêche, en réalité pour les vendre. Les Okandé donnaient en échange sel, neptunes, poudre, fusils à pierre, pagnes, matchettes, marmites. On s’en servait pour les dots. De Lastours a pris l’emplacement de Mandji qu’il a appelé Madiville ; après sa mort, on l’a appelé Lastoursville. La SHO avait une factorerie et achetait caoutchouc, ébène, ivoire. Les Badouma se consacraient désormais aux transports par le fleuve. Ils avaient des charpentiers; tous étaient pagayeurs. Ils achetaient aux Bawandji des graines de courges, pagnes de raphia, arachides, huile de palme, nattes et allaient les vendre à Lambaréné. Aujourd’hui ils poussent jusqu’à Port-Gentil.

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