les mises à jour de la semaine de la mode, les critiques culturelles et les vidéos .
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PAGNES GABONAIS
Battaille de styles épisode 1
Madame Kabila Olive première dame du Congo démocratique dans un Inspired Congolese. Excellent chemisier , col bien ouvert permettant de bien proportionner le vêtement. Bon jeux de couleurs. Le bijoux permet d'attirer l'attention sur son visage, pagne vilsco bien nouer à l'africaine et serré va bien avec la chemise . Le foulard est assorti avec le pagne qu'elle porte.
Madame Simone Gbago première dame de Cote D'Ivoire dans une excellente robe glamour tombante ample aux coloris fleuris, mais le col trop juste , les épaulettes trop relevées et larges qui font un effet smurf et rétro Marie Antoinette.
Le verdict donne gagnant à la zone Afrique centrale sur L'Afrique de l'Ouest sur ce spot.
Le style décodé pour vous
Note: 4/5
Bataille Stylistes d' Ouest contre Centre
Qui gagnera?
mardi 1er avril 2008
Visiblement séduit par les mannequins et les stylistes qui ont gratifié le public d’un beau défilé de mode, Wade a offert une boutique panafricaine à Collé Sow Ardo à la Place du Souvenir.
C’est un cadeau royal que le chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade a fait à la reine du pagne tissé. Venu présider la soirée de gala de la 4e édition de « Sira Vision », Me Abdoulaye Wade qui s’est dit comblé par la prestation des mannequins et du travail des stylistes, a offert à Collé Sow Ardo une boutique panafricaine à la Place du Souvenir.
A en croire le chef de l’Etat, cette boutique va servir de lieu d’exposition de toutes les créations d’Afrique. Ainsi, les gens n’ont plus besoin de faire le tour de l’Afrique à la recherche des collections des créateurs. Parce qu’ils pourront désormais les trouver au Sénégal à la boutique panafricaine de la Place du souvenir.
Visiblement très émerveillé par la prestation des mannequins et des différentes collections présentées par les créateurs, Wade a indiqué qu’il a fait le tour du monde et assisté à beaucoup à beaucoup de défilés, mais celui de samedi dernier avec Collé Sow Ardo est le meilleur. Interpellée en marge de la soirée sur le geste de Wade, la reine du pagne tissé, Collé Sow Ardo, a indiqué qu’elle pousse un ouf de soulagement.
Et que cela fait cinq ans qu’elle se bat pour « Sira Vision ». A l’en croire, Wade veut que les pays africains jouent leur véritable rôle dans la mode. Parce que l’Afrique crée elle-même ses modèles, elle ne copie pas sur l’Occident.
Collé réveille le poète qui dort en Wade
Ils étaient plus d’une dizaine de créateurs à présenter leurs collections. Mais l’apothéose était la collection « Oci » de Collé Sow Ardo. Une collection à base de lin et de pagne tissé. Avec des ensembles de plusieurs modèles aux couleurs vertes et blanches symbolisant l’espoir. Une collection qui a réveillé le poète qui dormait en Wade. A en croire Me Abdoulaye Wade, en voyant les mannequins défiler, il a pensé à Léopold Sédar Senghor et son poème : « Femme noire ». Mais ce qu’il a vu ce soir, c’est une semi nudité mais esthétique.
A la place de ce verset de Senghor, il faut désormais faire avec celui de Wade : « Femme noire, femme esthétique et africainement habillée ». Auparavant, place était faite aux créateurs pour présenter leurs collections. Se sont succédé sur les planches Alphadi (Niger), Angélique Diédhiou (Sénégal), Bambadi (Togo), Betch Faro(Gabon), Binta Bakhoum (Sénégal), Claire Kane (Sénégal), Adja Fatou (Sénégal), Gil Touré(Côte d’Ivoire), Nabou Diagne(Sénégal), Jean Doucet (France), Lébo Machilé (Afrique du Sud), Michael Kra (France), Laye Diarra(Sénégal), Louise Trupin (Sénégal), Maïmoure(Mali), Ma Faguèye Bâ, Ndiaga Diaw (Sénégal), Patéo (Côte d’Ivoire), Pépitadé (Gabon), Rémy (Nigéria), Talibé Bâ (Guinée).
source : l’obs
La Mode Africaine
Chez fashions-addict.com nous avons décidé cet été de partir à la rencontre de la Mode Africaine. Une mode qui souffre d’un manque de visibilité au-delà des frontières de l’Afrique.
Pourtant le travail des créateurs africains méritent notre attention car il est riche d’une culture et d’un environnement exceptionnel. S’inspirant de la sculpture, de la peinture et de l’artisanat, la Mode Africaine est éblouissante de part sa créativité, son originalité et sa richesse des matières et tissus.
Rendez-vous pris en Afrique Centrale et plus précisemment au Gabon et au Cameroun pour nous imprégner d’une culture et d’un mode de vie afin de mieux comprendre la mode en Afrique. Basé sur la tradition, l’image que nous avons du vêtement africain est avant tout colorée aux motifs prononcés s’inspirant de la peinture. Mais la mode africaine ne se résume pas à une image stéréotypée qui ne correspond pas aux racines d’une culture qui s’est vu imposée lors de la colonisation des couleurs souvent criardes, elle a une vraie existence. Les meilleurs batiks (technique d'impression des étoffes) viennent de Hollande ou de Manchester. C’est une forme de colonisation culturelle. L’Afrique, c’est surtout le bogolan (tissu teint suivant une technique utilisée au Mali, Burkina Faso, Guinée) avec deux couleurs maximum, parmi l’ocre, l’indigo le noir ou le blanc par exemple.
Elle subit toutefois un contraste majeure car si elle est reconnue au delà de ses frontières (le Sénégalo-Malien Xuly Bët (photo ci-contre à droite) a su s’imposer en France ou le Nigérien Alphadi qui a une boutique à Paris et à Washington) la mode africaine a du mal à exister en Afrique, les africains ayant une forte attraction pour la mode venue des USA ou d’Europe. Il est donc très difficile pour de jeunes créateurs d’émerger dans ces conditions.
Au Gabon le couturier Lazare Chouchou a monté un festival de la mode à Libreville, le " Fashionshowchou " et il commence à avoir une sérieuse réputation. La créatrice Beitch Faro qui travaille les écailles de poissons, les perles et les paillettes en les incrustant dans le tissu a elle gagné le prix du Concours jeunes créateurs du Fima (Festival international de la mode africaine) en 2003. On peut également citer Lea Mono, une créatrice gabonaise bien implantée dans son pays.
La Mode africaine se défend et s’organise grâce à des festivals et des associations mais elle est méconnue, même si depuis 15 ans elle commence à être appréciée.
Le problème est que les Africains eux-mêmes n’achètent pas les créations des designers locaux. Ils n’achètent pas ou peu de produits africains. Les Africains, notamment ceux de la diaspora, sont de gros consommateurs de mode. Pourtant ils ne défendent pas la mode africaine. Ils préfèrent les grands créateurs européens.
Ce manque d’investissements est un vraie problème car toutes les initiatives s’heurtent à des moyens financiers limités. Les défilés, festivals, salons ont dû mal à perdurer.
Juliette Ombang, créatrice de la griffe Black Giraffe, qui utilise pour ses créations des matériaux traditionnels comme le lin ou les écorces, est aussi présidente de la Yaoundé Fashion Week qui tente depuis 2002 de promouvoir les jeunes créateurs. Le festival de la mode « Afric collection » s’impose depuis 2005, comme un rendez-vous incontournable. Il se déroule tous les ans en février à Douala au Cameroun, en 2008, le Défilé des créateurs de mode a réunit pas moins de 18 créateurs dont Alphadi (Niger), le camerounais Imane Ayissi l’un des plus grands créateurs africains actuels ou Paul Hervé Elisabeth (Martinique). Le Défilé concours des jeunes stylistes a lui rassemblé 14 jeunes créateurs dont 9 camerounais. L’Ecole Supérieure du Design de Mode au Cameroun est régulièrement présente pour mettre en lumière le travail de ses élèves.
Les initiatives sont nombreuses et méritent d’être encourager. Les liens entre le textile, la Mode et l’Afrique sont profonds et représentent une vraie richesse qui ne demande qu’à s’exporter. Et le mouvement « mode ethnique » que l’on remarque depuis quelques années en Europe, ne semble pas malheureusement bénéficier à l’Afrique, ce phénomène étant plus une façon de s’inspirer de l’Afrique afin de profiter d’une tendance notamment dans l’accessoire. Pour exploser au niveau international la Mode Africaine doit s'imposer sur son continent, être soutenue par les autorités et se découvrir dans le cadre de la francophonie notamment.
Par Marie Joe Kenfack
Visuel Page d'accueil : Imane Ayissi
La Mode Africaine
Pourtant le travail des créateurs africains méritent notre attention car il est riche d’une culture et d’un environnement exceptionnel. S’inspirant de la sculpture, de la peinture et de l’artisanat, la Mode Africaine est éblouissante de part sa créativité, son originalité et sa richesse des matières et tissus.
Rendez-vous pris en Afrique Centrale et plus précisemment au Gabon et au Cameroun pour nous imprégner d’une culture et d’un mode de vie afin de mieux comprendre la mode en Afrique. Basé sur la tradition, l’image que nous avons du vêtement africain est avant tout colorée aux motifs prononcés s’inspirant de la peinture. Mais la mode africaine ne se résume pas à une image stéréotypée qui ne correspond pas aux racines d’une culture qui s’est vu imposée lors de la colonisation des couleurs souvent criardes, elle a une vraie existence. Les meilleurs batiks (technique d'impression des étoffes) viennent de Hollande ou de Manchester. C’est une forme de colonisation culturelle. L’Afrique, c’est surtout le bogolan (tissu teint suivant une technique utilisée au Mali, Burkina Faso, Guinée) avec deux couleurs maximum, parmi l’ocre, l’indigo le noir ou le blanc par exemple.
Elle subit toutefois un contraste majeure car si elle est reconnue au delà de ses frontières (le Sénégalo-Malien Xuly Bët (photo ci-contre à droite) a su s’imposer en France ou le Nigérien Alphadi qui a une boutique à Paris et à Washington) la mode africaine a du mal à exister en Afrique, les africains ayant une forte attraction pour la mode venue des USA ou d’Europe. Il est donc très difficile pour de jeunes créateurs d’émerger dans ces conditions.
Au Gabon le couturier Lazare Chouchou a monté un festival de la mode à Libreville, le " Fashionshowchou " et il commence à avoir une sérieuse réputation. La créatrice Beitch Faro qui travaille les écailles de poissons, les perles et les paillettes en les incrustant dans le tissu a elle gagné le prix du Concours jeunes créateurs du Fima (Festival international de la mode africaine) en 2003. On peut également citer Lea Mono, une créatrice gabonaise bien implantée dans son pays.
La Mode africaine se défend et s’organise grâce à des festivals et des associations mais elle est méconnue, même si depuis 15 ans elle commence à être appréciée.
Le problème est que les Africains eux-mêmes n’achètent pas les créations des designers locaux. Ils n’achètent pas ou peu de produits africains. Les Africains, notamment ceux de la diaspora, sont de gros consommateurs de mode. Pourtant ils ne défendent pas la mode africaine. Ils préfèrent les grands créateurs européens.
Ce manque d’investissements est un vraie problème car toutes les initiatives s’heurtent à des moyens financiers limités. Les défilés, festivals, salons ont dû mal à perdurer.
Juliette Ombang, créatrice de la griffe Black Giraffe, qui utilise pour ses créations des matériaux traditionnels comme le lin ou les écorces, est aussi présidente de la Yaoundé Fashion Week qui tente depuis 2002 de promouvoir les jeunes créateurs. Le festival de la mode « Afric collection » s’impose depuis 2005, comme un rendez-vous incontournable. Il se déroule tous les ans en février à Douala au Cameroun, en 2008, le Défilé des créateurs de mode a réunit pas moins de 18 créateurs dont Alphadi (Niger), le camerounais Imane Ayissi l’un des plus grands créateurs africains actuels ou Paul Hervé Elisabeth (Martinique). Le Défilé concours des jeunes stylistes a lui rassemblé 14 jeunes créateurs dont 9 camerounais. L’Ecole Supérieure du Design de Mode au Cameroun est régulièrement présente pour mettre en lumière le travail de ses élèves.
Les initiatives sont nombreuses et méritent d’être encourager. Les liens entre le textile, la Mode et l’Afrique sont profonds et représentent une vraie richesse qui ne demande qu’à s’exporter. Et le mouvement « mode ethnique » que l’on remarque depuis quelques années en Europe, ne semble pas malheureusement bénéficier à l’Afrique, ce phénomène étant plus une façon de s’inspirer de l’Afrique afin de profiter d’une tendance notamment dans l’accessoire. Pour exploser au niveau international la Mode Africaine doit s'imposer sur son continent, être soutenue par les autorités et se découvrir dans le cadre de la francophonie notamment.
Par Marie Joe Kenfack
Visuel Page d'accueil : Imane Ayissi
Le trentenaire gabonais est bien décidé à vivre sa passion jusqu’à la gloire : la haute couture.
« Bonjour, c’est Lazare Chouchou. Vous pouvez me laisser un message ou rappeler à 2 heures du matin. Pour l’instant, je fais un petit somme. » La voix est douce mais le répondeur est clair : le styliste gabonais mène une vie d’artiste. Décousue et libre. Il a l’air timide, Lazare Chouchou. Mais ne vous y trompez pas : le trentenaire est fermement décidé à vivre sa passion. Jusqu’à la gloire. De sa province natale de La Ngounié, au sud du Gabon, jusqu’à Niamey, où il présentait début décembre sa dernière collection lors du Festival international de la mode africaine (FIMA), Lazare est devenu une star.
À 9 ans, il aide sa mère, qui coud pour arrondir les fins de mois, et dessine son premier patron. En classe de troisième, il vend des vêtements de sa confection, mais qui ne portent pas encore sa signature. À 19 ans, Lazare se rend à l’évidence : les études de gestion que ses parents l’ont poussé à suivre à Libreville ne l’intéressent guère. Il se décide à se lancer. Mais la couture est un métier encore mal vu pour un homme. À moins qu’elle ne soit « haute ». Aujourd’hui, Lazare est président de l’Association des stylistes et créateurs gabonais et vit de son art.
À Libreville, tout le monde connaît la maison dans laquelle il a installé son atelier et où trois apprentis s’affairent sur des pièces uniques. Dans un coin du salon, une grande malle déborde de modèles, dont certains lui ont fait gagner, en 2002, le prix du meilleur défilé de mode à la Biennale internationale de Design de Saint-Étienne, en France. Par terre, du fil, des chutes de tissu glané au marché Saint-Pierre à Paris, du raphia coloré, du bogolan, des plumes... Toutes les matières sont bonnes à travailler pour ce citoyen du monde. Certes, les couleurs de l’Afrique l’attirent, mais il n’hésite pas à introduire dans ses créations des coupes européennes ou des treillis. Il n’y a pas de géographie dans la mode de Lazare. Même s’il a un petit faible pour Paris. Ah ! Paris, capitale de la création, repère de Saint Laurent, Galliano ou Lagerfeld ! Voilà dix ans qu’il en rêve. Il a déjà exercé dans les plus grands ateliers du continent, dont celui
d’Alphadi, le pape incontesté de la mode africaine. Et estime en avoir fait le tour. Pour faire monter ses mannequins sur les podiums parisiens, Lazare Chouchou a encore du chemin à parcourir. Mais il peut se rassurer : certains de ses modèles, vus ici et là dans l’Hexagone, font fureur. Selon quelques élégantes, « on dirait du Jean-Paul Gaultier ». Version tropicale.
Marceline Menge Meye est gabonaise. Elle signe toutes ses créations de son diminutif Marci. Agée de 35 ans, Marci effectue actuellement un stage d’un mois chez Oumou Sy, suite à une formation de trois ans comme designer au Gabon, formation assurée par des enseignants et créateurs canadiens. Dans son travail, Marci attache une attention particulière pour la finesse, le souci du détail et de la perfection.